lcen est la boussole du numerique

Promulguée en 2004, la Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique (LCEN) a profondément marqué le paysage numérique français. Plus qu’une simple loi, elle établit les règles essentielles qui encadrent les activités en ligne. Cette dernière impose des obligations importantes aux entreprises et aux infrastructures informatiques. Ce cadre légal a des conséquences sur des aspects techniques clés, comme la signature électronique et la gestion des cookies et des traceurs. D’autres répercutions sur la responsabilité des hébergeurs et la cybersécurité et l’hébergement des données. Cet article examine ces conséquences et leurs implications concrètes pour les acteurs du numérique, en soulignant les enjeux et les opportunités qu’elles représentent.

Penchons-nous d’abord sur la signature électronique, et voyons comment la LCEN a contribué à son encadrement juridique.

 1. La signature électronique : une valeur juridique encadrée 

En France, la LCEN a donné une valeur juridique à la signature électronique. Cependant, pour être valable, elle doit respecter des règles précises, notamment le règlement européen eIDAS. En effet, une signature électronique doit correspondre à un des niveaux de qualification prévus : simple, avancée ou qualifiée. Pour cela, elle utilise des certificats numériques qualifiés, délivrés par des organismes reconnus.

Conséquences pour les entreprises

Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de solutions de signature électronique sécurisées pour leurs activités courantes : signature de contrats, de devis, de documents RH, etc. C’est pourquoi, elles investissent dans des plateformes fiables et conformes à la réglementation, comme DocuSign ou encore des solutions libres comme OpenSign. Pour faciliter les échanges, il est important que ces différentes solutions fonctionnent ensemble.

Une harmonisation européenne

Même si la LCEN a mis en place les premières règles en France, c’est le règlement eIDAS qui a vraiment harmonisé la reconnaissance des signatures électroniques en Europe. Ce règlement renforce la confiance dans les échanges entre les pays européens.

 2. La responsabilité des hébergeurs face aux contenus illégaux 

La loi sur la confiance dans l’économie numérique demande aux hébergeurs d’agir contre les contenus illégaux. Concrètement, ils doivent réagir vite quand on leur signale un contenu illégal et mettre en place des outils pour limiter sa diffusion.

Comment ça marche concrètement

Pour cela, les hébergeurs doivent proposer des outils de signalement faciles à utiliser et efficaces. Ils mettent aussi en place des systèmes pour vérifier et analyser les contenus, parfois avec des algorithmes qui détectent les contenus illégaux.

L’importance de garder des traces

Il est très important pour les hébergeurs de conserver les traces de leur activité (les logs). En cas de contrôle des autorités, ces logs permettent de prouver les actions qu’ils ont entreprises. Ces informations doivent être stockées en sécurité et en respectant les règles sur la protection des données.

Agir, mais sans tout surveiller

Attention, la loi ne demande pas aux hébergeurs de surveiller tous les contenus en permanence. Ils ont simplement l’obligation de réagir face aux contenus manifestement illégaux qui leur sont signalés.

 3. Cookies et traceurs : plus de transparence pour les internautes 

La loi sur la confiance dans l’économie numérique, renforcée par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), impose une transparence totale sur l’utilisation des cookies et autres traceurs sur internet.

Ce que ça change pour les sites web

Tous les sites web doivent maintenant afficher des bannières d’information claires et faciles à comprendre. Ces bannières doivent expliquer pourquoi les cookies sont utilisés, permettre aux visiteurs d’accepter ou de refuser leur utilisation, et donner accès à plus d’informations pour ceux qui le souhaitent.

Les solutions pour être en règle

Pour gérer les consentements des utilisateurs conformément au RGPD, il est devenu indispensable d’utiliser une plateforme de gestion du consentement (CMP). Des solutions comme Didomi ou Axeptio simplifient cette gestion et aident les sites à respecter la loi.

Une réglementation qui évolue

Les règles sur les cookies changent régulièrement, notamment avec les recommandations de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés). Il est donc important de se tenir informé des dernières évolutions juridiques et techniques.

 4. La cybersécurité : une obligation pour les entreprises 

La LCEN, combinée à d’autres réglementations comme le RGPD et la directive NIS, insiste sur l’importance cruciale de la cybersécurité pour les entreprises.

Les mesures de sécurité indispensables

Pour se protéger efficacement, les entreprises doivent mettre en place plusieurs mesures : des pare-feu de nouvelle génération, une séparation des différents réseaux internes, des systèmes pour détecter les intrusions (IDS/IPS), des contrôles de sécurité réguliers et une gestion des failles de sécurité.

L’obligation de signaler les incidents

En cas de perte de données personnelles, les entreprises ont l’obligation légale de le signaler à la CNIL dans les 72 heures.

Pourquoi c’est important pour les entreprises

Une cybersécurité renforcée protège les données et renforce la confiance des clients et des partenaires. ‘est donc un atout majeur pour l’entreprise.

Des exemples de bonnes pratiques

Des mesures simples, comme l’utilisation de mots de passe complexes et l’activation de la double authentification . Ces actions peuvent déjà améliorer considérablement la sécurité.

 5. Hébergement et souveraineté des données : un choix stratégique 

La LCEN encourage les entreprises à héberger leurs données en France ou dans l’Union européenne. C’est un choix important pour garder le contrôle sur ses informations.

Comment choisir son hébergeur ?

Pour respecter cette recommandation, les entreprises informatiques ont intérêt à travailler avec des fournisseurs d’hébergement situés en France ou dans l’UE. On peut citer par exemple OVHcloud, Scaleway, ou d’autres entreprises proposant des solutions cloud européennes. Cela permet de s’assurer que les données restent bien sur le territoire européen.

L’importance d’une infrastructure solide

Pour garantir que les données soient toujours accessibles et en sécurité, il est important de mettre en place une infrastructure avec plusieurs copies des données, réparties dans différents datacenters. On parle alors d’infrastructure redondante.

Adapter l’hébergement au type de données

Enfin, le choix de l’hébergement doit tenir compte du type de données traitées et des règles spécifiques qui s’appliquent à certains secteurs d’activité. Par exemple, les données de santé sont soumises à des règles très strictes.

 6. Être en règle avec la LCEN : un avantage pour les startups et les PME 

Respecter la loi peut donner un véritable avantage aux startups et aux petites et moyennes entreprises (PME) par rapport à leurs concurrents.

Des solutions pour maîtriser les coûts

Pour se mettre en conformité sans dépenser trop, les entreprises peuvent utiliser des SaaS déjà conformes, des open source ou faire appel à des spécialistes. Ces solutions permettent d’optimiser les coûts liés à la mise en conformité.

Un argument de vente 

Communiquer sur les efforts faits pour respecter la loi et assurer la sécurité des données permet de rassurer les clients et les investisseurs. C’est un bon moyen de se différencier des autres entreprises.

 7. Des entreprises qui respectent la LCEN 

Il est important de préciser qu’il n’existe pas de “label LCEN” officiel. Être conforme à la loi est un travail constant, et les entreprises doivent adapter leurs pratiques en fonction des nouvelles lois et des évolutions technologiques. Cependant, on peut citer des entreprises qui font de gros efforts pour respecter les principes de cette loi. On peut citer notamment en matière de transparence, de sécurité et de responsabilité.

La signature électronique : des solutions fiables 

DocuSign et Adobe Sign

Ces plateformes très utilisées respectent les règles du règlement eIDAS en proposant des signatures électroniques qualifiées, ce qui assure la validité juridique des documents signés. De plus, elles investissent continuellement dans la sécurité de leurs infrastructures et s’assurent d’être toujours conformes aux dernières normes.

L’hébergement et la responsabilité des hébergeurs : des acteurs engagés 

OVHcloud et Scaleway

Ces entreprises importantes dans le domaine de l’hébergement en France ont mis en place des procédures solides pour traiter les signalements de contenus illégaux. Elles travaillent en étroite collaboration avec les autorités. Elles investissent dans des technologies de filtrage et de modération et communiquent sur leur engagement pour la protection des données.

Les réseaux sociaux | un défi constant

Même si leur façon de gérer les contenus est souvent critiquée, des plateformes comme X et Meta ont mis en place des outils de signalement et des équipes de modération pour lutter contre les contenus illégaux, comme la loi les y oblige. Il faut souligner que l’efficacité de ces mesures est souvent remise en question et que la loi évolue pour renforcer leur responsabilité.

Les cookies et la gestion du consentement : une obligation respectée par la plupart 

Pour respecter les règles sur les cookies et le consentement des utilisateurs, la plupart des grands sites de vente en ligne et des médias français utilisent des outils spécialisés appelés CMP (pour Consent Management Platform). Parmi ces outils, on trouve par exemple Didomi, Axeptio, OneTrust ou Quantcast Choice.

Concrètement, ces plateformes permettent plusieurs choses :

Informer clairement les visiteurs

Une bannière d’information claire et concise s’affiche pour prévenir l’utilisateur de l’utilisation de cookies, en expliquant leur but et en rappelant ses droits.

Obtenir un accord clair

L’utilisateur doit donner son accord de manière active, par exemple en cliquant sur un bouton “J’accepte”. Continuer à naviguer sur le site ne suffit pas à donner son consentement.

Offrir un contrôle précis

L’utilisateur peut choisir d’accepter ou de refuser les cookies par catégorie (les cookies pour les statistiques, ceux pour la publicité ou ceux des réseaux sociaux).

Garder une trace des choix

La plateforme CMP conserve une preuve de chaque consentement, ce qui est très important en cas de contrôle de la CNIL.

Permettre de changer d’avis facilement

Enfin, l’utilisateur peut retirer son consentement à tout moment, aussi simplement qu’il l’a donné, grâce à un lien ou un bouton facilement accessible sur le site.

 La LCEN : un cadre essentiel pour l’économie numérique 

La loi pour la confiance dans l’économie numérique est bien plus qu’une simple contrainte légale. Elle représente une véritable opportunité pour les entreprises de l’économie numérique. En se conformant à ses exigences, elles renforcent leur crédibilité, améliorent leur image et gagnent la confiance de leurs clients. Par conséquent, une approche proactive et des investissements ciblés dans des solutions adaptées sont essentiels. Grâce à eux, on peut tirer pleinement parti des avantages offerts par ce cadre réglementaire.